Village de l'emploi

C’est l’une des phases de la vie les plus délicates: terminer ses études et basculer sur le marché du travail, c’est un moment particulièrement sensible, où les planètes s’alignent, ou pas. On s’est projeté depuis le lycée sur une vie professionnelle, des rêves, une direction à donner pour son existence. Malheureusement, on s’aperçoit souvent tardivement que ce que l’on avait imaginé ne va pas pouvoir se réaliser, que des obstacles viennent s’interposer. Le système scolaire et universitaire français a peu évolué ces dernières décennies, et reste très orienté vers la recherche fondamentale, dans la structure de ses enseignements. Les écoles de commerce et d’ingénieurs elles-mêmes restent très axées sur les disciplines et enseignements fondamentaux: mathématiques, économie, langues étrangères. Pourtant, depuis 30 ans, le monde économique a profondément changé, le monde du travail aussi. De ce fait, un décalage, voire un fossé, s’est créé entre les besoins des acteurs économiques et le contenu des formations initiales. Les jeunes s’aperçoivent quand c’est déjà trop tard que les années d’études supérieures qu’ils ont entreprises ne les amènent pas à l’emploi, en tout cas, pas dans les domaines qu’ils escomptaient. Au delà de la déception, ils développent une certaine désillusion par rapport au monde adulte, et à la société qui n’a pas su les guider vers une avenir auxquels ils avaient cru.

Le système éducatif est véritablement coupable de ce quiproquo entretenu depuis de longues années. Est ce que les conseillers d’orientation du lycée savent réellement de quoi ils parlent ? Réalisent-ils l’impact pour des générations entières de leur discours consensuel et lénifiant ? Cela dépasse bien évidemment les conséquences individuelles que vivent chaque jeune, ce sont des pans entiers de nos jeunes générations qui sont sacrifiées, ne pouvant cueillir les opportunités que la vie peut leur donner, avec une bonne information. On feint de s’étonner que ce soit les classes sociales les plus instruites qui permettent à leurs enfants de faire les meilleures études: c’est un peu commode de considérer que ce ne serait qu’une question de moyens financiers: il s’agit plutôt d’un accès à l’information clair, non biaisé, et donné au bon moment. C’est ce constat amère qu’on fait les fondateurs du Village de l’Emploi livre dor et qui est à la base de leur école innovante et disruptive.